Interview : François Lucchini - ESG et durabilité

Interview : François Lucchini - ESG et durabilité

2022-09-23

François Lucchini, Directeur de la Gestion d'Actifs nous explique pourquoi les données ESG et leur utilisation sont essentielles afin d’investir de manière durable et cohérente sur le long terme.

Aujourd’hui les critères ESG sont partout. Les attentes des clients ont profondément évolué ces dernières années. Que constatez-vous concrètement ?

Collaborateurs, partenaires, clients… c’est aujourd’hui tout l’écosystème de l’assurance vie qui se montrent de plus en plus sensibles aux enjeux sociétaux et climatiques. Cette dynamique s’est fortement accélérée au cours des deux dernières années avec les différentes crises que le monde a traversé. Dans ce contexte, donner du sens à son investissement en faisant le choix de placements qui respectent des critères ESG bien précis fait partie de la nouvelle donne avec laquelle tous les acteurs de notre secteur doivent désormais conjuguer.

La finance durable est également le grand sujet actuel au niveau des régulateurs nationaux et européens avec de nombreuses réglementations entrées en vigueur au cours de ces deux dernières années : IDD 2, PRIIPS, Taxonomie, SFDR… Notre rôle est de les analyser, de veiller à se mettre en conformité et ainsi d’être capables de proposer à nos partenaires et nos clients des produits plus durables.

Votre stratégie d’investissement est–elle impactée par ce nouveau contexte ?

Tout à fait et ce depuis de nombreuses années. Nous avons intégré depuis 2008 des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance à nos choix d’investissement. Cela se traduit notamment au sein de notre Fonds Général par la prise en compte des exclusions sectorielles du Groupe BNP Paribas, ainsi que par une sélection de nos titres vifs en appliquant une approche dite de « Best In Class » à l’intérieur des secteurs non exclus. De plus, nous écartons de l’univers d’investissement les sociétés dont l’empreinte carbone et la notation de transition énergétique sont les plus mauvaises, répondant ainsi à notre volonté de privilégier les entreprises capables de faire évoluer leur modèle vers un monde bas carbone. Notre Fonds Général est ainsi classé article 8 selon la réglementation SFDR.

Rencontrez-vous des contraintes pour maintenir une telle trajectoire vertueuse ? 

Je pense que, comme pour tous les gestionnaires d’actifs aujourd’hui, la principale contrainte avec laquelle nous devons composer c’est : « la donnée ». C’est en effet notre capacité à la récupérer, à l’analyser et à la communiquer qui fera la différence sur le long terme. Évidemment, la transparence et la mise en place de règles précises et communes sont clés afin d’éviter tout greenwashing. Mais pour cela il nous faut des règles du jeu établies et des éclaircissements sur la façon dont l’impact doit être mesuré.

Nous suivons forcément avec beaucoup d’attention tous les projets visant à clarifier la publication et le reporting des données d’impact. Ceci devrait devenir obligatoire et standardisé comme cela est le cas pour les états financiers. 

Et demain, quels enjeux et quel horizon ?

Nous nous sommes fixés pour objectif d’augmenter le montant de nos investissements à impact positif de 400 millions d’euros entre 2020 et 2025, sur notre Fonds Général, afin de répondre à la demande des clients qui souhaitent donner plus de sens à leur épargne. En 2021, les encours de nos investissements à impact positif s’élevaient déjà à 647 millions d’euros, avec, outre une part toujours croissante de « green bonds », des partis pris dans les énergies renouvelables et la protection des océans.

Nous venons de publier notre deuxième rapport RSE (disponible en français et en anglais) dans lequel nous faisons état de nos objectifs, nos résultats et nos avancées dans l’atteinte de nos engagements. Cette seconde édition est l’occasion de présenter de nouveaux indicateurs directement liés à la biodiversité.